Chanson des typographes, “A la,…”

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Cette semaine je me suis décidé à créer une microédition sur la chanson des typographes. “A la,…” est chanté par les vieux de la veille de la typo lorsqu’il se rencontre. Comme d’habitude, lorsque je travaille sur un sujet, je fais des recherches. Donc j’ai découvert que ce texte était plutôt ancien et avait un coté “révolution”. En effet, elle date du second empire, lorsque Napoléon III applique la loi Le Chapelier qui interdit les coalitions ouvrières.

Ne pouvant tenir leurs assemblées sur leur lieu de travail, ils se rencontrèrent à leurs domiciles à tour de rôle. On rendait donc hommage au tôlier en chantant cet hymne un verre à la main.

Mise en forme du premier couplet avec une police du beau nom de Ophelia.

Une histoire

Les paroles et la musique de Adda-Dorgel et Paddy sont proche d’une chanson à boire. Et d’après ce que j’ai pu lire, étaient chantées tous les jours accompagnées d’un verre dans certains endroits y a pas si longtemps que ça. Elle concernait essentiellement les typographes de labeurs (ni presse, ni édition).

Etant donné l’histoire de cette chanson, elle est rentrée dans les classique de la CGT. Je le précise, car en 2016, lors de l’anniversaire de valeurs actuelles qui accueillait droite et extrême droite, elle fût entonnée, drôle de mariage.

Bref, voici donc les paroles de cet hymne:

A la !… A la !… A la !…
A la santé du confrère,
qui nous régal’ aujourd’hui.
Ce n’est pas de l’eau de rivière
Encor’ moins de celle du puits.
A la !… A la !… A la !…
A la santé du confrère.
qui nous régale aujourd’hui.
Pas d’eau !… Pas d’eau !… Pas d’eau !…

http://cgt.dl.free.fr/a_la_sante.htm

Une microédition d’une quarantaine d’exemplaires qui sera disponibles d’ici 2 ou 3 semaines à l’atelier et à la galerie.

Mis en forme de la couverture de "A la,..."
Le titre de la microédition avant impression
dav

Article sur l’anniversaire de valeurs actuelles: https://www.lemonde.fr/blog/correcteurs/2016/10/14/le-ala-sactualise/

La boutique: https://abenoist.com/categorie-produit/edition/

3 Responses

  1. René Fagnoni

    Malheureusement, on ne l’entend plus guère aujourd’hui.
    Chaque évènement festif était l’occasion d’entonner le A la, qui faisait trembler les murs de l’atelier .
    A ce moment précis, tout s’arrêtait dans le recueillement de ce chant sacro saint !

  2. LIMPENS

    Bonjour,
    Je suis d’une famille d’artisans imprimeurs typographes ayant fait Estienne, comme moi-même.
    Mes aînés entonnaient le “A la…” à chaque fête familiale et j’ai enregistré (pour partie) cet “hymne” en 1968.
    L’émotion des souvenirs monte toujours à la ré-écoute !
    Alors bravo d’avoir fait ressurgir la tradition du “A la…”.
    Cordialement,
    Christian Limpens

    PS) Sans chercher à pontifier, il faut se souvenir qu’au XIXe siècle, rares étaient les ouvriers instruits, voire lettrés, et les typographes faisaient partie de cette “élite” ouvrière.
    Cette corporation a donc été à la pointe de la contestation syndicale et les typos étaient souvent politiquement engagés.
    Sur le sujet, voir (et écouter) :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_Lejal
    Et, détail insignifiant, le pavé de “compo” illustrant l’article aurait dû être placé dans la galée tête-bêche, car un typo a toujours devant lui le début du texte, pas la fin… 🙂

  3. decourchelle

    Merci pour ce petit éloge du À la…. Mes grands-parents, arrières grands-parents et parents étaient typographes et cet hymne convivial a bercé mon enfance, entonné à chaque fête familiale, quand ce n’était pas sur le lieu de travail quand l’occasion se présentait… Maintenant, nous perpétuons la tradition lors de fêtes familiales en petit comité, pour rendre hommage aux anciens qui nous ont quittés… Et nos enfants et petits-enfants connaissent les paroles par cœur !

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